Passer la frontière entre le Maine et le Québec, c’est comme traverser un portail magique. On se retrouve soudainement dans un pays étranger où les habitants s’expriment dans un dialecte français et mesurent en mètres.

L’argent liquide arbore toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Les frites sont accompagnées de fromage en grains fondant et de sauce. Des châteaux de glace servent d’hôtels. Et un jovial bonhomme de neige nommé Bonhomme est plus célèbre que le Père Noël.

Cependant, le paysage enneigé me rappelle ma maison. Tout comme dans le Maine, les Québécois célèbrent la nature en pratiquant des activités de plein air telles que la raquette, le ski, la randonnée, le vélo, le patin à glace et le canoë.

J’ai visité le Québec à plusieurs reprises, bien que je me dirige généralement directement vers Québec pour faire du shopping et déguster la gastronomie locale. Ce n’est qu’au cours d’un récent voyage que j’ai décidé d’explorer certaines des destinations en plein air que propose cette province canadienne.

Désormais, je suis séduite. Je réalise qu’il y a une longue liste de sentiers que je n’ai pas encore parcourus juste de l’autre côté de la frontière. Je me sens attirée par cette région, peut-être en raison de mon amour pour le nord, en particulier les forêts boréales et le climat rigoureux.

Je rêve d’apercevoir un troupeau de caribous, d’entendre des loups hurler et de voir la civilisation s’effacer à chaque ligne de latitude.

Mais je n’ai pas besoin de m’aventurer trop au nord pour profiter de la beauté de la nature québécoise. Des terres protégées et des systèmes de sentiers sont disséminés à travers la province, certains se trouvant à proximité de grandes zones métropolitaines comme Québec et Montréal.

Lors de mon dernier voyage au Québec, nous avons franchi la frontière par la Route 27, au nord-ouest d’Eustis, et avons déjeuné dans une ville nommée Lac-Mégantic. Nous nous sommes ensuite dirigés vers le Parc national de Frontenac pour nous dégourdir les jambes en marchant le long d’une route non déneigée jusqu’aux rives du Grand lac Saint-François.

Couvert de plus de 12 000 acres, ce lac est une des grandes attractions du parc, qui compte trois secteurs. Le parc lui-même s’étend sur plus de 38 000 acres et comprend plusieurs terrains de camping et sentiers pour la randonnée et le vélo.

Avec seulement quelques heures devant nous, nous n’avons pas eu le temps d’explorer en profondeur ce que le parc avait à offrir, mais nous avons rapidement découvert qu’il regorgeait de faune sauvage.

Un panneau indique diverses destinations dans le Sentier des Caps de Charlevoix, un vaste réseau de sentiers au Québec. Crédits : Aimé Aislinn Sarnacki

Une variété de traces d’animaux décoraient la route enneigée. J’ai fait de mon mieux pour les identifier. Des lièvres d’Amérique et des cerfs de Virginie avaient laissé leurs marques, ainsi que des écureuils et des souris. Près des rives du lac, nous avons découvert le motif caractéristique d’une loutre glissant sur le ventre. J’ai également remarqué ce que je pensais être des traces d’un rat musqué, avec ses pattes semblables à des mains humaines et la traînée laissée par sa longue queue.

Il n’est donc pas surprenant que la crique que nous avons visitée s’appelle la Baie aux Rats Musqués.

Un peu plus loin sur le chemin, un sentier menait à La Tourbière, un marais avec des plantes carnivores et des orchis. Nous n’avons pas eu le temps de le visiter (et il était peut-être fermé en hiver), mais dans un guide en ligne consacré aux visiteurs, j’ai appris que le sentier incluait des passerelles en bois et des panneaux d’interprétation. Cela figure sur ma liste de lieux à revisiter au printemps ou au début de l’été.

Quelques jours plus tard, nous avons fui le tumulte de Québec pour consacrer une journée à la raquette. Le temps n’était pas idéal. Un épais manteau de nuages blancs obstruait le soleil et le brouillard envahissait la forêt. L’effet était lugubre mais envoûtant.

Notre destination était le Sentier des Caps de Charlevoix, un vaste réseau de sentiers et d’hébergements en pleine nature, situé à environ 40 minutes au nord-est de la ville de Québec. Géré par une organisation à but non lucratif, ce réseau est un lieu prisé pour les loisirs d’hiver.

Dans la ville de Saint-Tite-des-Caps, nous avons réglé un droit d’accès quotidien dans un petit centre d’accueil, où nous avons également loué des raquettes. La personne en charge du centre ne parlait pas beaucoup anglais, et j’ai avoué que mon français était limité (“Je parle un peu français.”). Ainsi, nous avons tous deux essayé de nous exprimer dans la langue de l’autre. Le résultat fut des rires, du respect et une compréhension mutuelle.

Flottant sur des collines le long de la rive nord du fleuve Saint-Laurent, le réseau de sentiers comprend plus de 64 kilomètres de sentiers de randonnée, 32 kilomètres de pistes de ski de fond, neuf abris rustiques et 13 plateformes de camping. Suivant des suggestions en ligne, nous nous sommes dirigés vers un abri nommé Refuge La Faille, puis avons visité une tour d’observation sur une colline voisine.

Les vues, je l’imagine, auraient été spectaculaires, si nous n’étions pas enveloppés dans un nuage. Cependant, nous avons apprécié la magie d’une brève chute de neige et l’étrange beauté d’une forêt ornée de neige et de brouillard.

Un randonneur emprunte un sentier le 18 décembre vers le Refuge La Faille, un abri en pleine nature qui fait partie d’un large réseau de sentiers appelé Sentier des Caps de Charlevoix. Crédits : Aimé Aislinn Sarnacki

L’abri en pleine nature était un spacieux chalet en rondins avec un poêle à bois et des tables au rez-de-chaussée, et des lits à l’étage. Là, nous avons ajouté du bois aux braises émises par les visiteurs de la veille, et j’ai feuilleté un livre de bord, repérant des mots en français que je connaissais tels que “froid”, “chance” et “beau”.

En réalité, j’étais à quelques heures de route de ma maison dans le Maine, pourtant je me sentais à des kilomètres. C’est cela la magie du Québec, et je prévois d’en découvrir davantage.

La province canadienne compte 28 parcs nationaux, sans compter les réseaux de sentiers comme le Sentier des Caps de Charlevoix. De plus, il existe des montagnes de ski alpin et — ce qui m’intéresse tout particulièrement — un sentier de patinage de 14 kilomètres appelé Domaine de la Forêt Perdue.

Alors, excusez-moi pendant que je peaufine mon français. Je sens que d’autres escapades au Québec se profilent à l’horizon.

Points à retenir

Cet article met en lumière la beauté des activités de plein air au Québec, illustrant à quel point cette province, souvent associée à ses grandes villes, regorge de trésors naturels à explorer. L’auteur évoque son expérience mémorable dans le Parc national de Frontenac et sur le Sentier des Caps de Charlevoix, révélant la richesse de la faune et des paysages, même à proximité des milieux urbains. Sa description immersive des rencontres culturelles, couplée à ses aventures en nature, souligne l’importance de redécouvrir ce territoire. En effet, le Québec mérite d’être vu comme un véritable terrain de jeux pour les amoureux de la nature, où l’accès à des activités diversifiées est à portée de main.



  • Source image(s) : www.bangordailynews.com
  • Source : https://www.bangordailynews.com/2025/01/04/outdoors/outdoors-contributors/quebec-magical-hiking-trails-accessible-maine-hikers-joam40zk0w/

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