Les chaussures de VTT d’Ollie Klein squelottaient à chaque pas alors qu’il poussait son vélo en montée, la chaîne et les roues empêtrées dans la boue.
Il n’était pas question pour lui d’abandonner à cause d’un peu de boue.
Il était 5h30 du matin et cet Australien du Sud, ayant attaché sa tente humide à l’arrière de son vélo, tentait de parcourir 60 kilomètres jusqu’à Mount Buller, dans l’État de Victoria, un trajet qui aurait dû prendre seulement quelques heures.
En réalité, cela lui prendrait 12 heures, entre le pousser en montée, le traîner sur des branches, et le porter à travers des rivières en crue.
“Dès que vous pédalez, la boue argileuse s’accumule sur les roues,” explique M. Klein.
“Rien ne tournait plus. Soit vous traîniez votre vélo, soit vous le portiez, avant de devoir enlever toute cette boue et de continuer.”
Pour M. Klein, il s’agissait d’une journée ordinaire — en fait, c’était la septième du défi cycliste Hunt 1000.
Le Hunt 1000 est une aventure cycliste autogérée de 1000 kilomètres de Canberra à Melbourne, qui nécessite aux participants entre une à deux semaines pour être complétée. C’est l’un des événements de bikepacking les plus difficiles et longs d’Australie.
Depuis son lancement en 2016, moins de la moitié des participants ont réussi à franchir la ligne d’arrivée.
Pour l’édition 2024, 96 cyclistes ont quitté Canberra à différents moments en novembre, espérant atteindre Melbourne le 30 novembre. Un impressionnant 70 % ont terminé le parcours.
À son arrivée à Melbourne, dans les jardins d’Edinburgh, M. Klein jeta un regard autour de lui, à l’instar des autres cyclistes éreintés célébrant leur complétion, et ressentit un profond sentiment de camaraderie.
“On a l’impression d’avoir tous combattu une certaine bataille et d’avoir traversé ses propres épreuves,” dit-il.
C’était la troisième fois que M. Klein terminait l’événement sur quatre tentatives.
Lors de l’édition 2019, il s’était perdu et avait passé des heures à traverser des neiges jusqu’aux genoux près de Falls Creek avant de finalement décider d’abandonner.
Ses précédentes tentatives l’avaient vu se blottir dans une cabane de montagne avec 30 autres personnes pendant un orage, passer des jours seul sur le sentier en pleine nature, endurer des pluies torrentielles et des éclairs, réparer des chaînes de vélo cassées avec des pierres, et consommer d’innombrables shakes alimentaires légers.
Pour sa dernière tentative, il a même recyclé un filet à truites en tant que couvre-chef sur son casque pour éloigner les mouches.
Un amour pour l’aventure
M. Klein a affirmé revenir année après année car il adorait le défi et l’aventure.
“Les vues et la nature intacte sont tout simplement incroyables,” confie-t-il.
“J’aime l’inconnu — ne pas savoir où vous allez vous retrouver pour la nuit. Vous trouvez un bon endroit pour camper, espérons-le.”
“En gros, je suis tombé amoureux de ça.”
Selon lui, la clé pour réussir cet événement réside dans la forme physique, la préparation de l’équipement et l’état d’esprit.
“Tout dépend de la manière dont vous le percevez,” précise-t-il.
“Vous avez une destination et vous faites tout votre possible pour y arriver. Si quelque chose de terrible se produit, il faut s’en sortir et continuer.”
Histoires de détermination
Dan Hunt, l’organisateur de la course, a été témoin de toutes sortes de “mécanismes improvisés” sur le parcours, allant de personnes utilisant de l’adhésif sur leurs pneus à ceux qui maintenaient leurs vélos assemblés avec des liens en plastique.
“Les gens deviennent vraiment déterminés à le terminer,” commente-t-il.
Un concurrent a parcouru 100 kilomètres avec une seule pédale, tandis qu’un autre a continué à participer à l’événement avec des côtes cassées.
“C’est difficile. Vraiment difficile. Ce n’est pas une balade tranquille d’un week-end,” souligne-t-il.
M. Hunt affirme que les plus grands défis sont les 25 000 mètres de dénivelé — trois fois la hauteur du Mont Everest — et les conditions météorologiques.
“Le temps semble nous surprendre chaque année. Mais moi, ça ne me surprend plus. C’est juste une partie de l’événement,” dit-il.
Et pourtant, le Hunt 1000 continue de gagner en popularité et attire des cyclistes des pays étrangers.
“Vous croisez une telle diversité de participants — des jeunes étudiants universitaires, des retraités, et tous ceux entre les deux,” explique M. Hunt.
“Les hauteurs de l’Australie sont vraiment uniques. Cet immense défi a une attractivité universelle.”
M. Hunt ajoute que les hauts et les bas de l’événement rendent l’expérience extraordinaire.
“On passe de l’excitation à la prise de conscience de la dureté du parcours, puis on se demande si l’on va pouvoir le terminer, avant de ressentir l’excitation et le soulagement à l’approche de la fin. C’est un peu comme des montagnes russes,” raconte-t-il.
“C’est une expérience qui marque une vie. C’est quelque chose dont les gens se souviendront pour toujours.”
Points à retenir
Le défi du Hunt 1000 en Australie n’est pas seulement une course cycliste, mais une véritable épreuve de détermination et d’endurance qui attire des participants de tous horizons. Ollie Klein, en témoignage, évoque la camaraderie et les luttes personnelles vécues tout au long de ce parcours complexe. Le succès de cet événement réside dans sa capacité à réunir des individus aux expériences variées, tout en mettant en avant les magnifiques paysages de l’Australie. Il est essentiel pour les coureurs de se préparer tant sur le plan physique que mental, car l’ajustement face aux imprévus le long du chemin s’avère tout aussi crucial que la simple finalisation du parcours.
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