Un voyage d’aventure et de détermination : Karlis Bardelis boucle le tour du monde
Un type de voyage reste relativement rare : celui de faire le tour du globe uniquement par la force humaine. Cela prend tellement de temps ! Pourtant, c’est exactement ce qu’a réalisé Karlis Bardelis au cours des huit dernières années.
Le 4 avril 2024, cet aventurier letton a franchi la ligne d’arrivée en Namibie, marquant le début de son aventure en 2016, avec un total de 58 298 km parcourus. Pendant 2 898 jours, cet homme de 39 ans a fait le tour de la planète en rames et à vélo. Son engagement exceptionnel mérite la deuxième place dans notre Top 10 des Expéditions de 2024.
Bien que la partie physique du voyage ait commencé en 2016, la planification remonte à bien des années auparavant. Toujours animé par l’envie d’aventure, Bardelis a d’abord commencé par le ski et le snowboard. Par la suite, sa passion s’est transformée en alpinisme, nourrissant son amour pour les récits épiques d’exploration. « Je pensais de plus en plus aux expéditions que je lisais dans les livres, principalement des ouvrages d’escalade sur des figures telles que Hans Kammerlander et Reinhold Messner, puis Nick Bullock. C’est là que mes rêves ont pris forme. En 2013, j’ai quitté mon emploi pour commencer ma vie d’aventurier. »
Les premières expéditions
Lors d’une de ses aventures, il a cyclé avec un ami de la Lettonie à Sotchi pour assister aux Jeux Olympiques. « À Sotchi, quelqu’un m’a demandé : ‘Et toi, tu vas à Rio de Janeiro ?’ Je ne savais même pas que les prochains Jeux se déroulaient à Rio. Mais cela m’a poussé à réfléchir. Comment pourrais-je me rendre à Rio en utilisant uniquement mes propres forces ? Je m’étais déjà rendu compte que cela allait nécessiter de ramer au travers des océans. J’étais accro. Je savais déjà que cela serait un voyage qui irait plus loin. »
En 2016, Bardelis s’est lancé depuis la Namibie. Avec un ami, il a réussi à ramer 6 000 km à travers l’Atlantique jusqu’au Brésil en 110 jours. Puis, après une courte pause en 2018, il a repris son aventure depuis le Brésil, en pédalant sur un vélo tandem avec sa petite amie de l’époque pour parcourir 5 400 km à travers l’Amérique du Sud jusqu’au Pérou.
Rame vers l’Asie
Bardelis est ensuite devenu la première personne à ramer d’Amérique du Sud vers l’Asie. Au terme de 715 jours, il a ramer seul sur 26 000 km à travers le Pacifique jusqu’à la Malaisie, faisant halte sur huit îles pour se ravitailler et attendre la saison des moussons. L’organisation de cette immense expédition était un défi permanent, avec des ajustements de itinéraire fréquents. « J’avais juste besoin de continuer à avancer vers l’ouest. Sur cette partie du Pacifique, j’ai modifié mon parcours au moins 20 fois. »
Une pause liée à la pandémie
La circumnavigation de Bardelis a été interrompue en Malaisie à cause de la pandémie de COVID-19, le forçant à suspendre son voyage pendant près de deux ans. Lorsque les restrictions ont été levées en 2022, il est revenu en Malaisie pour poursuivre son périple. Cependant, le retour n’a pas été conforme à ses attentes. Son bateau avait subi plus de dommages que prévu, ce qui a nécessité des réparations importantes. Déterminé, il modifia son plan et transporta son voilier à Kuala Perlis avant de parcourir de nouveau la terre.
Des défis en Afrique
Rameur à travers l’océan Indien, il fit équipe brièvement avec l’autre circumnavigateur Dimitri Kieffer, avant de continuer seul. À l’approche de l’Afrique, il dut faire face à des conditions météorologiques périlleuses et au risque inattendu de piraterie près des côtes somaliennes. Son intention de débarquer en Tanzanie fut contrariée par des vents qui le poussèrent vers la Somalie.
Bardelis fut contraint d’abandonner son bateau en Somalie, qui fut ensuite saisi par des pêcheurs locaux. Après 18 mois de contacts pour récupérer son voilier, il réussit à le faire transporter au Kenya. Ensuite, avec un ami, il put repartir pour la section finale de son périple, atteignant finalement Kilifi, au Kenya, après 385 km intense.
Dernière ligne droite
De retour sur la terre ferme, il cycla enfin 5 000 km à travers l’Afrique pour conclure son voyage. Au cours des derniers 1 000 km, des amis et sa famille lui ont tenu compagnie, maintenant le contact par le biais de messages satellite succincts. « Ils ont appris à résumer leurs pensées non pas en messages audio de cinq minutes, mais en 140 caractères pour que je me sente accompagné, même à des milliers de kilomètres. »
Le 4 avril 2024, il fut enfin de retour en Namibie, mettant un terme à ses 58 298 km d’aventure. « Je n’ai jamais considéré mon retour comme acquis avant de sauter dans l’océan à Lüderitz, là où j’avais commencé », a-t-il déclaré.
Motivation
Une question souvent posée à Bardelis est comment il a réussi à rester motivé pendant huit ans. « Quand vous voyez un enfant jouer, plein d’énergie, sautant dans tous les sens, vous ne vous demandez jamais d’où vient sa motivation. C’est simplement là, comme une énergie intérieure. Pour moi, c’est la même chose. Je n’ai jamais eu besoin de motivation externe. Ça a toujours été présent. »
Points à retenir
L’incroyable parcours de Karlis Bardelis illustre non seulement la détermination et la passion vitale qu’il a investies dans ses huit années d’aventure, mais cela soulève également des réflexions sur les défis liés à l’exploration en milieu naturel. Souvent, la planification d’une expédition grandeur nature doit s’adapter aux aléas, ce que Bardelis a parfaitement incarné. Son récit rappelle l’importance de la résilience face à l’adversité, et pourrait inspirer d’autres aventuriers à poursuivre leurs rêves, quelles que soient les obstacles rencontrés. En somme, son expérience est une belle ode à la curiosité humaine et à l’esprit d’aventure.
- Source image(s) : explorersweb.com
- Source : https://explorersweb.com/top-10-expeditions-of-2024-2-karlis-bardelis-completes-world-circumnavigation/