Une aventure marquante pour la famille Lauber

Lorsque Kenny, agé de 10 ans, repense à l’année 2024, tous ses autres souvenirs semblent s’effacer face à l’incroyable aventure familiale qu’il a vécue, marquant ensemble un moment inoubliable.

Darek et Christine Lauber, accompagnés de leurs cinq enfants — Nichalas, Alyssa, Tanisha, DJ et Kenny — ont élu domicile dans notre quartier en 2017. Darek, originaire d’Akwesasne, a grandi en explorant la nature au sein de la réserve, tout en s’imprégnant des riches traditions culturelles de ses ancêtres. Christine, quant à elle, a passé ses premières années aux Six Nations, et tous deux accordent une grande importance à l’héritage familial qu’ils transmettent à leurs enfants, les incitant à adopter un mode de vie actif en harmonie avec la nature.

Dès leur arrivée dans le quartier, Kenny et ses frères et sœurs ont rapidement lié des amitiés en faisant du roller ou du skateboard sur Wall Road. Ils passaient parfois leurs après-midis d’été à explorer le ruisseau Four Mile ou les rives à proximité.

Au printemps 2024, la famille a souhaité marquer le dixième anniversaire du décès de la mère de Darek, emportée par le cancer, en organisant un événement spécial. “Les enfants ont suggéré de faire du vélo jusqu’à Cornwall, là où ma mère vivait, et où nous avons encore de la famille,” explique Darek. Inspirés par Terry Fox, les jeunes avaient également d’autres objectifs : améliorer leur condition physique, rencontrer de nouvelles personnes, profiter de la nature, pêcher et prouver qu’ils pouvaient réaliser en toute sécurité les 650 kilomètres séparant leur domicile de Cornwall, en Ontario.

Après plusieurs mois de préparation, les enfants, âgés de 10 à 19 ans, ont pris la route à vélo, dès le matin du 2 août, accompagnés de leurs parents. Sans équipement spécialisé mais avec des vélos de ville ordinaire, Darek transportait un remorque fait maison contenant environ 113 kilos de matériel de camping et de fournitures, échangeant de temps à autre avec son fils aîné, Nichalas.

Traverser Toronto au troisième jour s’est présenté comme un défi, entre le trafic, la chaleur intense et l’humidité. Ils ont rencontré leur premier obstacle majeur à Port Hope, au quatrième jour, lorsque le pignon arrière du vélo de Darek a rendu l’âme, les contraignant à affronter une pluie battante en quête de pièces de rechange. Avec un budget limité, Darek a envisagé d’abandonner, mais le reste de la famille est demeuré déterminé.

Après cinq jours éprouvants, la petite caravane a enfin repris la route. Le Waterfront Trail ne permettant pas de gagner du temps entre les villes, ils ont préféré opter pour la route 2 quand cela était possible. “Nous devions être attentifs à nos capacités respectives, étant donné l’écart d’âge. Il était difficile de planifier nos distances et nos lieux de couchage,” explique Darek. Ils se retrouvaient parfois dans des champs ou près des lacs pour planter leur tente.

Partageant de simples repas de camping, ils s’approvisionnaient quotidiennement pour alléger leur charge. Les pauses café chez Tim Hortons devenaient un moment agréable en matinée, bien qu’elles se raréfient dans les zones rurales. “Parfois, il nous fallait beaucoup de temps pour nous lever le matin à cause de la préparation du petit-déjeuner et du rangement de la tente,” raconte Christina.

Pour Christina, l’un des plus grands défis fut de rester hydraté, la gestion de l’eau étant complexe avec leur équipement. Les côtes, en particulier après Port Hope, représentaient un autre obstacle, tandis que les bras chargés de sacs à dos devenaient pesants au fil des jours. Un jour, épuisés et sans eau, ils sont tombés sur un stand proposant des concombres gratuitement et une dame leur a aussi offert de l’eau.

Le comportement agressif de certains automobilistes fut parfois angoissant, Christina se retrouvant même délibérément poussée dans un fossé à un moment donné. Le sourire moqueur du conducteur à un feu rouge a renforcé leur solidarité pour le reste du voyage. Kenny, quant à lui, s’est émerveillé des gestes de gentillesse de personnes leur offrant à boire. Il évoque avec enthousiasme un moment où, arrivés à Tim Hortons juste avant la fermeture, ils se sont vu offrir trois sacs de beignets, bagels et chocolat chaud.

Leur arrivée au fleuve Napanee fut un moment fort de leur périple, plongeant dans ses eaux étincelantes avant d’entamer les derniers 200 kilomètres. Après 11 jours d’aventures et des muscles courbaturés, ils ont atteint, fatigués mais heureux, le panneau de bienvenue à Cornwall. Une nuit de repos a été suivie d’un dîner de dinde le lendemain, partagé avec des membres de la famille autour d’une table pleine de récits.

Un des moments marquants pour Kenny fut aussi la célébration de l’anniversaire de sa sœur Tanisha, dans un restaurant chinois à volonté, où il a pu se régaler de côtes levées et de crevettes panées, contrastant avec la simplicité de leur alimentation sur la route.

Lorsque Kenny et Alyssa ont compris que leurs vélos ne tiendraient pas le trajet du retour, ils ont accepté avec bonheur de rentrer par bus. Darek, Christina, DJ, Tanisha et Nichalas ont alors entrepris un périple de retour plus défini. Deux jours plus tard, après avoir parcouru près de 1 200 kilomètres, ils sont rentrés chez eux à 3 h du matin, le 4 septembre.

Recommenceraient-ils ? La réponse fut unanime : “Absolument !” L’expérience a été précieuse pour la famille. Chacun a apporté ses forces et ses limites, mais ensemble, ils ont su surmonter les obstacles. “Aucune autre expérience ne pourra remplacer les souvenirs que nous avons créés,” conclut Darek, tandis que Christina acquiesce.

Lorsque Kenny est interrogé sur son souvenir préféré, il peine à choisir, mais l’un des plus marquants reste les balades nocturnes sous la lune et les étoiles, moments de paix et de tranquillité sur des routes désertes. Un soir, ses parents ont même aperçu un loup, illuminé par la lune, sur un rocher au bord de la route.

Tanisha évoque la fierté qu’elle ressent en pensant que leurs ancêtres veillaient sur eux tout au long de ce voyage. Ils n’ont pas eu de foules pour les applaudir, mais ont savouré la profonde satisfaction d’un exploit partagé, témoignant de la puissance de l’amour et de la ténacité. Ils sont convaincus que leur Nana aurait été fière d’eux.

Points à retenir

Cette aventure de la famille Lauber met en lumière non seulement la résistance physique, mais également la force des liens familiaux et l’importance d’un soutien mutuel face aux défis. En milieu rural et sur des routes parfois hostiles, cette fratrie a su naviguer entre aléas et joies, démontrant qu’avec détermination, chacun peut réaliser des projets ambitieux. La beauté des souvenirs créés ensemble est sans doute un cadeau inestimable qu’ils chériront toujours. Par cette expérience enrichissante, on comprend l’intérêt de la nature dans l’éducation et le bien-être familial, un thème qui résonne particulièrement dans notre société moderne.



  • Source image(s) : www.notllocal.com
  • Source : https://www.notllocal.com/local-news/kenny-and-his-familys-epic-adventure-10013189

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