Wallace et Gromit : un retour savoureux sur Netflix

L’inventeur anglais passionné de fromage, Wallace, et son fidèle compagnon, le chien Gromit, sont des figures emblématiques depuis leur première apparition. Depuis que Nick Park a présenté ses créations en stop-motion au monde, il y a 35 ans, ces personnages sont devenus de véritables stars. Leur univers britannique excentrique leur a valu de nombreux Oscars, des apparitions dans des publicités, des jeux vidéo, des séries animées et même des œuvres de protestation, bien que rares soient les longs-métrages qui ont vu le jour. La raison principale réside dans la complexité de la production : même un court-métrage de 30 minutes nécessite souvent plus de deux ans de travail. Aurait-on besoin de changer une recette qui a déjà produit tant de chefs-d’œuvre ?

Après avoir travaillé sur "Wallace & Gromit : Le Mystère du Lapin-Garou", sorti en 2005 et récompensé d’un Oscar, ainsi que sur "Early Man", Park avait des doutes quant à son retour dans ce format. Pourtant, l’inspiration a fini par émerger, laissant place à "Vengeance Most Fowl", qui sera disponible sur Netflix à partir de ce vendredi, sauf au Royaume-Uni.

L’idée germée

Les nains de jardin font depuis longtemps partie de l’univers de Wallace et Gromit. Après "Le Mystère du Lapin-Garou", Park a commencé à réfléchir à un gnome intelligent, Norbot, destiné à aider Gromit dans le jardin.

« Il manquait clairement quelque chose », a déclaré Park. « Nous avons expérimenté avec l’histoire pendant des années et elle semblait dépourvue de cet élément plus sinistre qui est souvent présent dans les histoires de Wallace et Gromit. Pourquoi les gnomes se métamorphosent-ils ? Quel est le méchant qui tire les ficelles ? »

Il y a cinq ans, la solution s’est imposée : Feathers McGraw, le pingouin rusé aux tendances de voleur, qui avait déjà causé bien des tracas dans "Les Mauvaises Compagnies".

« C’était la réponse à toutes nos questions », a poursuivi Park. « L’histoire s’est enrichie et transformée en un film d’une heure et demie ».

Le défi Feathers McGraw

Au fil des années, Park et son co-directeur Merlin Crossingham ont reçu de nombreuses demandes de fans pour faire revenir Feathers.

« Nous n’avions pas pris de décision définitive à ce sujet car, par le passé, les personnages n’étaient pas revenus dans cette saga », a expliqué Crossingham. « Cependant, lorsque nous avons dévoilé un teaser, nous avons été submergés par les réactions. À ce moment-là, nous étions encore en pleine production, et cela a boosté notre confiance. Cela nous a confirmés que nous faisions le bon choix. »

Malgré tout, Feathers McGraw s’est révélé être l’un des marionnettes les plus difficiles à animer. Crossingham a précisé que, parmi leur équipe de talentueux animateurs chez Aardman, seuls cinq ont voulu travailler sur ce personnage particulier.

Préserver l’authenticité britannique

La véritable beauté des films "Wallace & Gromit" réside dans leur britishness assumée, un aspect que les réalisateurs ont dû préserver avec soin alors que leur public devient de plus en plus international. Bien que Netflix ait majoritairement soutenu leur vision, des débats ont eu lieu sur certaines expressions comme « Flippin’ Nora ! », finalement conservée.

« Beaucoup d’éléments dans les films s’inspirent de notre enfance, du design d’objets du quotidien », a commenté Park. Il a particulièrement apprécié l’intégration d’une scène de poursuite sur les canaux et d’une blague policière typiquement britannique.

Stop-motion à l’ère numérique

Les réalisateurs ont toujours privilégié la technique de stop-motion traditionnelle, qu’ils utilisent depuis 1989. Crossingham a affirmé que cette approche était cruciale pour ressentir l’empreinte humaine sur les personnages. L’utilisation de l’animation numérique n’a été envisagée que récemment, mais ils ont veillé à ce qu’elle ne nuise pas à l’esthétique des films.

La tension entre l’innovation technologique, comme l’intelligence artificielle, et la préservation des méthodes traditionnelles est intimement liée à l’intrigue du film, où l’invention de Wallace tourne finalement contre lui.

« C’est un peu métaphorique, » a ajouté Crossingham. « Il y a une connexion forte avec le public dans la stop-motion, ils peuvent vraiment sentir qu’elle est faite à la main, avec ce toucher humain. »

Avec le retour de Wallace et Gromit, l’animation en stop-motion montre qu’elle a encore de belles années devant elle, tant que les histoires qu’ils racontent demeurent engageantes et captivantes.

Points à retenir

La saga "Wallace et Gromit" revient sur le devant de la scène avec "Vengeance Most Fowl", qui marie tradition et innovation. La production de ce film, qui a nécessité cinq ans de travail et a été façonnée par des personnages iconiques tels que Feathers McGraw, témoigne de la persistance de l’animation en stop-motion dans un monde dominé par les effets numériques. L’accent mis sur l’identité britannique et une touche d’humour culturel enrichissent l’œuvre. En un sens, cette nouvelle aventure rappelle que l’essentiel réside dans la qualité narrative et le charme des personnages, garantissant ainsi la pérennité de ce style d’animation au-delà des tendances technologiques.



  • Source image(s) : www.local10.com
  • Source : https://www.local10.com/entertainment/2024/12/31/wallace-gromit-are-back-for-a-full-length-adventure-with-a-familiar-foe/

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